Certaines les gardent secrètement pour elles, d’autres les partagent. Personnellement j’ai arrêté depuis une rencontre récente, les conseils d’un soir, de consultants à consultants.
Au premier coup d’œil, le cadre n’a rien de glamour.. Enfermés dans le bureau exigu du coin, celui sans fenêtre, sans clim, au bout du couloir.. vêtus de la tenue de combat obligatoire « costume cravate » à droite, « jupe talons » à gauche, le tout dans un monochrome sans accroc de gris ou de noir, les consultants travaillent.
Mais dès que Juillet chauffe les pavés, les bureaux des ministères deviennent étouffants, les banques se vident, les cantines ferment..
Reste les consultants, transpirants, essoufflés, encore bronzés de leurs voyage au soleil de Février.
Alors, dans l’intimité de ces pièces austères, entre la lecture d’un cahier des charges et la modélisation d’un processus, parfois le sourire émerge, suivi d’un fou rire, d’une dizaine de cafés à la machine, d’un premier déjeuner à l’extérieur, d’une rafale de mails envoyés d’un bout à l’autre d’un open space, d’échange de liens « LOLCAT » pour en arriver.. à la première et fatidique bière.
1, 2 ou 3 bières, la résistance du consultant est variée. Selon l’envie, le costume et l’agenda de la semaine, le conseil du soir se décide, se programme et s’envisage plus ou moins vite. Il faut garder à vue les multiples objectifs du cahier des charges : rester frais cette semaine pour profiter du WE à Deauville, être clair sur le planning de la nuit et sur le possible retour des ressources par Taxi.
La durée est le point crucial du projet, celui qui engendre le plus de tension sur le lieu de travail, le risque principal résidant dans l’inadéquation entre les besoins des différentes parties prenantes. Certains voyant ça comme un conseil d’un soir, d’autres comme une mission de conseil ponctuelle et les derniers croyant à une mission sur le long terme, voire un chantier de refonte globale.
Les acteurs sur ces missions peuvent aussi être libres de tout engagement ou au contraire, sous contraintes familiales..
Ce qui est sûr dans un cas, comme dans l’autre, c’est que ces heures sup ne sont jamais payées, encore moins comptées..
M.